• Origines du Pèlerin et du pèlerinage à Notre-Dame de la Fontaine

Au XIIe siècle, selon la tradition populaire chiévroise, près d’une fontaine située à proximité de l’église Saint-Martin de Chièvres, se trouvait une image de la Vierge Marie attachée à un sureau, appelée « Notre-Dame du Sureau » ou « Notre-Dame de la Fontaine ».

Au cours du temps, la dévotion des habitants de Chièvres grandissait envers Notre-Dame. Vers 1130, Eva de Chièvres demande la création d’une procession annuelle le jour de la Pentecôte en l’honneur de Notre-Dame de la Fontaine. Ce fut la première procession alors en vigueur. La décision officielle est acceptée en 1154 par l’évêque de Cambrai. En 1570, une procession est instaurée suite à la guérison d’un enfant de Lens, âgé de 10 ans, Nicolas Populaire, qui fut l’objet des bienfaits de la Vierge. Aujourd’hui cette procession se déroule le dimanche dans l’octave de l’Ascension, soit le dimanche 12 mai de cette année. Celle-ci a pour la première fois été instaurée le 14 mai 1893 en l’honneur de l’inauguration de la nouvelle chapelle Notre-Dame, de style néo-gothique.

Eva de Chièvres, dame de la noblesse locale, va être la première à vouer une dévotion profonde au culte de Notre-Dame de la Fontaine. A l’origine de plusieurs bâtiments en relation avec la charité, Eva de Chièvres fera construire la chapelle Notre-Dame de la Fontaine, la chapelle de la Ladrerie, la chapelle Saint-Jean. Ces trois bâtiments ont d’ailleurs une représentation dans la procession : le dais de Notre-Dame, le plateau Saint-Jean et la statue de Saint-Lazare.

Ensuite, les nouvelles générations de pèlerins, de chiévrois, se tourneront vers Notre-Dame de la Fontaine pour lui confier leurs joies et leurs peines, leurs demandes et leur gratitude …

C’est réellement au 16e siècle, que la procession actuelle se mettra en place en tant que procession dite « du Pèlerin » ou « de Notre-Dame de la Fontaine », qui se fait habituellement le dernier dimanche de mai.

  • La procession du dimanche 12 mai 2024

Rassemblement et rendez-vous à 9h15 devant la chapelle Notre-Dame de la Fontaine (Rue Notre-Dame).

9h30 : Départ de la procession vers la chapelle Saint-Jean.

10h00 : Célébration religieuse à la chapelle Saint-Jean.

Le dimanche 12 mai, la procession démarrera de la chapelle Notre-Dame de la Fontaine, prendra la direction de la Grand’Place, puis de la rue Saint-Jean, puis de la rue de la chapelle avant de rejoindre la chapelle Saint-Jean où la célébration du Pèlerin aura lieu.

Lors de la procession, les groupes suivants seront présents :

  • La Royale Fanfare de Chièvres animera le cortège
  • Le « Plateau Saint Jean-Baptiste », qui fait référence à la Chapelle Saint-Jean et au comité de la Saint-Jean.
  • Le collier de Saint-Sébastien, en lien avec la compagnie des archers.
  • Un groupe portant la statue de « Saint Lazare, Saint Ladre » et se référant à la Chapelle de la Ladrerie, où une messe est célébrée chaque année dans la deuxième quinzaine d’août.
  • La bannière de la Confrérie de Notre-Dame de Tongre
  • Les Amis de Saint-Jacques de Compostelle, sur les routes de la « Via Tenera »
  • La bannière de Notre-Dame de la Fontaine
  • Un nouveau groupe intègrera la procession cette année, celui de : La Noble Confrérie de la Nef d’Argent, faisant référence au sauvetage de Marie-Ferdinande de Croÿ lors de son périple en mer.
  • La statue de Notre-Dame de la Fontaine porté par le comité Notre-Dame de la Fontaine et faisant référence à la chapelle Notre-Dame de la Fontaine.
  • La Chorale St-Martin

N.B : La chapelle St-Jean, la Ladrerie et la Chapelle Notre-Dame : ces trois lieux du 12e siècle de notre Ville de Chièvres ont tous leur histoire liée à celle d’Eva de Chièvres… rassemblés dans la même procession…

  • Quelques explications sur les objets d’art présents dans la procession du Pèlerin

Statue de Notre-Dame de la Fontaine : Marie est assise sur un trône massif, l’air impassible, hiératique et retient Jésus sur ses genoux. Celui-ci a la taille d’un enfant, mais il arbore le costume et l’attitude du Christ en majesté. Ce type de représentation est le plus ancien en occident : il fait de Marie le Trône de Sagesse. On peut la retrouver sur les tympans des cathédrales où elle peut être représentée couronnée, surtout à partir du XIe siècle.

La Vierge est habillée de bleu et de rouge. Le bleu est la couleur de l’humilité, du travail et le rouge est la couleur de la royauté ou plus approprié ici, de la Passion. Le Christ a un corps d’enfant, et un visage d’homme mûr. Il maintient un oiseau dans sa main gauche et une ancolie dans sa main droite. Il est Dieu Trinitaire : à la fois Père, Fils et Esprit (les trois sont représentés).

Un plateau avec la tête de Saint Jean-Baptiste : La chapelle détient toujours un petit patrimoine, conservé en lieu sûr. Il s’agit d’un plateau de cuivre et d’agent, dont le milieu est orné de la tête de Saint-Jean en ivoire. Cet objet est sorti chaque année lors de la fête traditionnelle du Saint vénéré, plus particulièrement lors des vêpres Saint-Jean, célébrées le 24 juin.

Histoire : Hérode Antipas, gouverneur de Judée, fera arrêter Jean-Baptiste en 27 ou 28 PCN. Ce dernier reprochait à Hérode d’avoir épousé Hérodias, femme de son demi-frère. La fille d’Hérodiade, Salomé, invitée à danser au cours de l’anniversaire du gouverneur le séduira par la danse. Il s’engagera par serment à lui donner tout ce qu’elle demanderait. Sans les conseils de sa mère, elle lui demanda la tête de Jean-Baptiste. Sa tête sera apportée sur un plat à la jeune fille, qui l’apportera à sa mère. Les disciples de Jean enseveliront le cadavre puis informeront Jésus. Le plateau sera porté par des membres du « Comité Saint-Jean ».

Statue de Saint-Ladre, Saint-Lazare :  Le 08/08/2012, Louis Goetgebuer, chiévrois d’origine, fait refaire une statue de Saint-Lazare par le sculpteur, Carlos Surquin de Wadelincourt. Celle-ci est réalisée en céramique (grés blanc cassé, terre cuite et grosse chamotte). Son socle est fait en petit granit.

Une sculpture antérieure de Saint-Lazare a disparu il y a plusieurs années. Appelé aussi Saint-Ladre, Saint-Lazare est le saint-patron des malades de la lèpre. La statue sera portée par des membres du « Comité de La Ladrerie ».

Le collier de Saint-Sébastien : Le collier de Saint-Sébastien appartient à la société des « Amis de Saint-Jean » créée en 1990. Autrefois, il était la propriété de la société royale de Saint-Sébastien, ancienne société de tir à l’arc.

Le comité des « Amis de la Saint-Jean », organisateurs des feux de la Saint-Jean le 23 juin, ont également leur propre société de tir à l’arc. Le collier est en argent. Réalisé en 1776, l’orfèvrerie à l’origine de sa confection est Jean-Louis Philipperont nommé grand maître de l’orfèvrerie de Saint-Eloi de Ath vers 1761. Le donateur d’origine du collier est Casimir d’Egmont Pignatelli, Comte d’Egmont, Prince de Gavre, Chevalier de la Toison d’Or. 

La Nef d’Argent :

La Nef d’Argent de la Noble Confrérie de la Nef. Le dépôt de l’objet d’orfèvrerie a été réalisé le 19 avril 2024 en souvenir de Marie-Ferdinande de Croÿ qui a été sauvée d’un naufrage au 17e siècle en revenant de Sardaigne. Très dévouée envers Notre-Dame de la Fontaine, elle offrit un navire d’argent en reconnaissance à la Vierge.

En souvenir des liens familiaux et des blasons illustrés sur Notre-Dame de la Fontaine, un navire d’argent a été mis en dépôt à la Fabrique d’église Saint-Martin de Chièvres.

  • La chapelle Notre-Dame de la Fontaine

Architecture et développement au cours du temps :

1ère étape: Il y a maintenant plus de 800 ans, la ville de Chièvres fut marquée par un évènement peu commun. En effet, vers 1150, à proximité de l’église paroissiale, une source alimentait une fontaine près de laquelle croissait un sureau. Selon l’histoire de Chièvres, l’image de la Vierge serait apparue sur cet arbre. Eva de Chièvres, dernière descendante de la famille d’Alsace, ordonna la construction d’une chapelle en bois près du sureau en vue de protéger l’image exposée aux intempéries. Aujourd’hui, les chièvrois identifient cette image sous le nom de Notre-Dame de la Fontaine ou de Notre-Dame du sehu (= sureau en patois local).

2ème étape : Selon le R.P. Philippe Bouchy, faisant partie de la société de Jésus, qui a publié le livre des miracles de Notre-Dame en 1654 : en 1310, un charpentier du nom de Huart Picavet, atteint de la goutte, habitait près de la Fontaine. Or, un jour qu’il avait été porté de son lit près de sa fenêtre, il aperçut une noble dame qui se promenait aux abords de la fontaine et, croyant qu’il voyait la Mère du Sauveur, il se mit à la prier, lui promettant, s’il était guéri, de faire un dais en bois pour la statue de Notre-Dame. Sa prière fût exaucée et le charpentier tint sa promesse.

3ème étape: en 1315, un normand, qui souffrait du même mal que Picavet, se fit transporter à Chièvres où il obtient sa guérison. Il exprima sa gratitude envers la Sainte Vierge en faisant construire une nouvelle chapelle. Il répandit en Normandie le culte de Notre-Dame de la Fontaine. En l’honneur de qui il érigea une autre chapelle dans son pays. Il donna les fonds nécessaires pour cette dernière.

La chapelle de Chièvres en 1315 qui recouvrait la fontaine fût remplacée en 1326 par une plus grande bâtisse. Puis vient un nouvel agrandissement de la chapelle en 1632.

4ème étape: suite aux ravages de la Révolution Française, la chapelle est détruite. Il faut attendre 1830, pour que Vital Duray, prêtre-architecte, réalise les plans de la chapelle. Ceci avec le soutien du curé doyen L’Abbé Lambert.

La chapelle actuelle est :

  • de style néo-gothique (arcs brisés, rosaces et croisée d’ogive intérieure).
  • possède un plan en forme de croix latine (une nef, un chœur semi hexagonal et un transept couronné à la croisée par une flèche pyramidale).
  • consacrée en 1893.
  • matériaux (architecture régionale): mélange de pierres et briques avec chaînage d’angles.

La fonction de la chapelle Notre-Dame de la Fontaine durant la période médiévale :

Durant la période médiévale, lorsqu’un enfant arrivait mort-né ou si sa mort survenait avant son baptême, les parents, au-delà de la tristesse de la mort de leur enfant, ne pouvaient admettre qu’il ne puisse être baptisé. Un sacrement ne peut être donné à un enfant ou une personne décédée … Selon l’usage de l’époque, l’enfant non-baptisé ne pouvait pas être inhumé sur une terre chrétienne.

De ce fait, depuis le 13ème siècle et jusqu’à environ un siècle, dans de nombreuses régions d’Europe occidentale, il n’était pas rare de voir des parents, des familles se rendre avec le corps sans vie du nouveau-né devant la statue de la Vierge Marie (parfois d’un saint), pour y prier des heures entières pour qu’un miracle se réalise et que des « signes de vie » (mouvement des membres, changement de couleur du visage, apparition de sueurs, larmes…) surviennent, permettant le baptême avant une « seconde » mort, qui serait alors définitive. Par la prière, les parents ne demandaient pas un « retour à la vie », mais qu’un petit signe de vie dans le petit corps se montre. Le baptême était alors possible. C’était un moyen de soulager la douleur des parents.

  • Le puits nouvellement restauré

En 2023, le puits de la chapelle Notre-Dame de la Fontaine a fait peau neuve. La structure originelle s’était écroulée il y a plusieurs années suite à une intervention. Les différents éléments ont été préservés. Grâce à l’introduction d’un dossier de demande de subventions au Petit Patrimoine Populaire Wallon, un montant de 7500€ a été accordé pour réaliser les travaux pour un montant total de 15237€ pour la totalité de l’ouvrage. La coupole, ainsi que les colonnes ont été restaurés en 2023. La structure partait en atelier le 26 avril.

Aujourd’hui, cette chapelle a besoin d’une rénovation importante. Depuis quelques années, celle-ci fait malheureusement l’objet des dégradations du temps, du climat, du milieu environnant. Après maintes démarches entreprises auprès de différents organismes et institutions, aucune solution n’a été à ce jour apportée en vue de réaliser les futures restaurations faute de moyens.

Les travaux à réaliser portent notamment sur la remise à neuf de l’enduit et la remise en peinture intégrale du bâtiment.

Aujourd’hui, nous faisons appel à votre générosité. Toute personne désireuse de rejoindre notre comité est la bienvenue. Dans les années à venir, diverses activités seront organisées au profit de la restauration de la chapelle en vue d’obtenir les fonds nécessaires pour sa restauration. Nous avons besoin de bras pour pouvoir mener à bien notre projet et réaliser de futurs événements.

Vous pouvez également soutenir l’association par le versement d’un montant de votre choix sur notre compte bancaire. Les personnes qui souhaitent soutenir le projet peuvent faire un don aussi minime soit-il ou réaliser un ordre permanent via leur institution bancaire au compte suivant : BE57 7420 3658 8435

  • Événement à venir

A vos agendas !!!! Sachez déjà que le samedi 12 octobre prochain, un concert au profit de la rénovation de la chapelle Notre-Dame de la Fontaine ainsi qu’un souper sont déjà programmés !

Nous vous donnons rendez-vous à l’église Saint-Philippe de Vaudignies à 18h00 pour un concert de Miyaghi Osada (chanteuse lyrique Mezzo-Soprano).

A 19h00, souper fromage au profit de la rénovation de la chapelle Notre-Dame à la salle du Cercle en famille de Vaudignies.